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Lenoir Cécile


Madame Lenoir Cécile a fait partie du Conseil Municipal de Vence en 1965
Elle a oeuvré à la création de la MJC implantée en mai 1966 dans le vieux moulin à huile sous le Portail Lévis
Voir ci-dessous les pages 251 et 252 du livre :
CHRONIQUES DE LA VIE VENCOISE 1930-1975
ANNE VEROTS-GUILBAUD

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Dans la Fontaine du Peyra

Dans la Fontaine du Peyra
19 contes suivi d'un aperçu historique
Ce livre a obtenu en1969 le Grand Prix des Iles d'Or décerné lors des Rencontres Azuréennes de la Poésie, des Arts et des Lettres
Illustrations de Christian Welter et préface de Fernand Moutet
Cécile Cantot (nom de sa mère) La Diane Française 1969

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Suite à une sortie sur le Plateau de Saint-Barnabé le 10 juin 2011 (Sortie55)
Elle a créée pour l'association Sentiers et Villages des Baous une légende :
La Légende de Tranquillina



CHRONIQUES DE LA VIE VENCOISE 1930-1975
ANNE VEROTS-GUILBAUD


La MJC naît de la volonté d'une poignée de personnes, sous l'impulsion d'une jeune conseillère municipale.
«J'assiste à une projection au ciné-club de la paroisse. Il n'y a que quatre ou cinq spectateurs dans la salle et, derrière moi, j'entends cette phrase : «Y'a jamais un rat. On ne fait rien pour les jeunes ici!»
Cette réflexion me donne à réfléchir. En tant que toute nouvelle conseillère municipale, je me dois de réagir, je me sens responsable... J'engage immédiatement la conversation avec les jeunes gens et cela s'avère très constructif. Il est évident qu'ils ont envie de faire quelque chose de concret, ils ont des idées, de la volonté et un grand besoin d'une nouvelle structure, plus dynamique, plus adaptée à leurs besoins.
La première chose à faire, c'est de trouver un local, ce qui n'est pas évident. Quelqu'un nous dit : «Je connais bien un local où on met les poubelles, y'a que des chats et des rats!» Je me renseigne, c'est le vieux moulin à huile qui sert d'entrepôt à la municipalité.
Nous nous rendons ensemble chez M. le Maire et nous réussissons à le persuader de nous suivre pour voir ce local. Le toit s'écroule, les planchers sont en partie effondrés. Dans la salle des pressoirs, des bancs publics s'entassent au milieu d'autres objets hétéroclites. Le maire, méfiant, nous répond : «Mais avec quel argent ferez-vous les travaux ?» Nous le tranquillisons : beaucoup de personnes de bonne volonté peuvent nous aider, des maçons, des électriciens, un architecte... Tous nous disent la même chose : «Je ne suis pas riche mais si je peux aider...»
Alors, M. le Maire nous répond : «Bien. En ce qui me concerne, je vous suis tout acquis mais faites le tour des conseillers pour plaider votre cause.»
L'un d'entre eux m'interroge : «Avez-vous demandé à Monsieur le maire ? Parce que je ne ferai jamais rien contre l'avis de Monsieur le maire !»
L'octroi du moulin à huile comme local pour les jeunes est voté au Conseil Municipal le 5 mars 1965, à l'unanimité moins la voix de M. Dandréis qui déclare s'abstenir.
M. Dandréis déclare : «La raison de mon abstention est la suivante : Si je suis entièrement d'accord pour que l'on s'occupe de la jeunesse, m'en occupant moi-même, je ne suis pas d'accord sur le lieu car lors d'une réunion de la commission extra-municipale, il avait été convenu sur ma proposition que le moulin serait remis en valeur pour y faire le musée lapidaire et des expositions diverses, ce qui aurait permis un attrait supplémentaire pour les touristes, le deuxième moulin pouvant très bien être utilisé par ce groupement.»

En Mai 1966, en accord avec le maire, l'Association du Moulin de la Jeunesse est officiellement constituée en Maison des Jeunes et de la Culture.

page 251

«Ce qui est formidable, c'est que, dans une MJC, on demande aux jeunes de participer. Ce sont eux et les diverses associations bénévoles qui créent la vie et les activités de la "maison".
Dès qu'on a réussi à dégager la salle et à aménager un peu les locaux, Monsieur Large, Pdg des cafés du même nom, nous offre tout le mobilier d'un débit de boissons en rénovation: les banquettes en moleskine, les tables, même la machine à café. Ce don nous permet d'ouvrir le foyer, d'organiser quelques "boums", bien sagement l'après-midi. Des boums, ça n'inspire pas confiance aux parents mais les jeunes sont ravis: enfin un endroit où se retrouver, discuter, s'amuser.
Ensuite, nous organisons des bals, des rallyes surprises récompensés par les dons des commerçants ou de particuliers généreux, des sorties neige, spéléologie, soirées poétiques, journées cyclistes, réunion d'information, tables rondes, film-débat, des débats sur des sujets très divers : peine de mort, pilule, etc... Bien sûr, ça ne plaît pas à tout le monde, mais...»
«Il y a des jeunes qui traînent dans la rue. Il faut canaliser leur énergie. J'accepte de rester tard le soir et de leur proposer des activités. Nous commençons par un club de billard, ce qui les attire. Les soirées se passent toujours de manière bon-enfant, ils sont heureux d'avoir un lieu pour eux. Ces jeunes s'intéressent au supra-rationnel... On essaie de faire tourner les tables, mais ça ne marche pas... Puis un jour, ils entendent parler d'une chose bizarre: tous les soirs, au Col de Vence, on voit une petite flamme briller dans la nuit. Je les emmène là-haut et nous montons la garde. Toutes les hypothèses sont émises mais rien ne se passe. Nous partons faire un tour au Village Nègre, et lorsque nous revenons sous la maison cantonnière, la flamme est allumée. C'est une mèche flottante, posée dans la niche d'un petit oratoire. Nous y retournons plusieurs soirs de suite, établissons un tour de garde... et finissons par voir celui qui vient mystérieusement tous les soirs et éteindre tous les matins cette petite flamme...
 Nous n'avons jamais su pourquoi il faisait cela mais le soir de la Saint-Sylvestre 1971, son appartement a pris feu. On l'a vu parti en courant, effrayé... Il n'est jamais réapparu. Les pompiers, les spéléologues l'ont cherché en vain. Il a complètement disparu.»

«La MJC manque d'argent : nous décidons d'organiser des soirées. Nous montons un spectacle qui a pour nom "Variations". Il marche tellement bien que nous le donnons durant toute une année. Ce spectacle nous donne l'occasion de faire des affiches et nous ouvrons un atelier de sérigraphie qui passionne les jeunes, et ainsi de suite...
Lorsque les gens se rendent compte que les "voyous" font des choses bien, ils sont attirés et commencent à venir eux aussi.
On fait des "soirées-bouffe" dans lesquelles chacun apporte quelque chose, un plat, une boisson. Il n'y  a jamais de casse, c'est très convivial.
Des cours d'alphabétisations pour les étrangers sont organisés, des cours de poterie... La MJC, c'est formidable. On s'y retrouve tous, on y va quand on veut, on s'y sent bien. Les cotisations pour les activités sont peu élevées, à la portée de tous.»
A la demande de Cécile Lenoir, Marcel Pagnol accepte d'en devenir Président d'Honneur.
«Au bout de trois ans de travail incessant, nous sommes tous épuisés. Le maire accepte de nous donner la possibilité d'engager un directeur qui pourra s'occuper de la Maison à temps plein. Nous passons le relais, mais l'esprit demeure.»
Le maire de Vence, Jean Maret complimente les membres de la Maison des Jeunes :
«Elle n'est pas très grande, elle n'est pas bien riche, mais il y règne une chaleur humaine  incomparable.»
(La MJC compte en 1976, mille adhérents. Elle est fermée en 1985, sur volonté municipale, après vingt années d'existence et un Centre Culturel la remplace...)

Cette année 1966, la municipalité acquiert le vaste terrain de la Ferrage pour y édifier un Centre culturel et sportif mais, le projet s'avérant d'un coût trop élevé, on vote un emprunt communal pour l'achat de préfabriqués qui seront aménagés à la Ferrage de manière à ce que les jeunes puissent oeuvrer comme ils le désirent. Ces préfabriqués, finalement, serviront de local pour le judo-club et le ski-club...

page 252

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