Les Pénitents noirs à Saint-Jeannet
Pénitents :
membres de certaines confréries qui, par esprit de
pénitence, s'imposent des pratiques de
piété et de charité, et qui portent un
costume à cagoule lors des solennités religieuses.
"Le petit Larousse
2003"
Registre
de la Chapelle des Pénitents Noirs de Saint-Jeannet
Merci à André Charreyron pour le prêt de ce registre
-
Le registre : (page
1)
de la chapelle des Pénitents Noirs de
Saint-Jeannet daté du premier septembre de
l'année 1843 nous en apprend un peu plus.
- Le Catalogue
: (page 2) liste des
frères, sœurs,
bienfaiteurs et bienfaitrices
de la dite chapelle.
-
L'administration : (page
3) page consacrée
à l'administration et à la réception
des nouveaux membres.
- Les Comptes
: (pages
4 et 5) recettes et
dépenses du
1 septembre 1841 au 1 septembre 1843.
Exemple pour l'année 1843 : (voir les 5 photos du
registre ci-dessous)
- Administration : . Registre
de la Chapelle des Pénitents Noirs de Saint-Jeannet. Registre
de la Chapelle des Pénitents Noirs de Saint-Jeannet. Registre
de la Chapelle des Pénitents Noirs de Saint-Jeannet. Registre
de la Chapelle des Pénitents Noirs de Saint-Jeannet. Registre
de la Chapelle des Pénitents Noirs de Saint-Jeannet.
Organisation de la
confrérie des Pénitents Noirs
de Saint-Jeannet
<<... Aussitôt leur
confrérie organisée (1739), les
Pénitents noirs se préoccupèrent
d'élever une
chapelle à leur usage exclusif. Après avoir
choisi un emplacement au quartier de la
Ferrage, ils se mirent à l'œuvre. Mais l'invasion
de 1746
vint interrompre les travaux.
L'édifice ne put être parachevé qu'en
1753 au moyen d'un emprunt souscrit à l'hospice.
Depuis lors, il a subi diverses modifications. La plus
récente comme la plus sérieuse,
fut effectuée en 1864. Le clocher primitif, de forme
carrée, menaçant ruine, dut être
démoli et remplacé par l'actuel en briques rouges
du style le plus simple...>> (d'après
J.E. Malaussène page 312) <<...En
l'année 1739, un groupe de particuliers, -dont quatre
seulement
nous sont connus : Jean-Pierre Philip, Joseph Roustan, Joseph Artaud et
Jean Euzière, poussés "par un saint
zèle à
chanter les louanges du Seigneur dans l'office", fondèrent
la
compagnie des Pénitents noirs, de l'assentiment des Consuls,
du
Vicaire perpétuel et de l'Evêque. La
Confrérie fut
placée sous le vocable de Notre-Dame de la
Miséricorde et
sous le titre de la Décollation de Saint-Jean-Baptiste. Lors
de
son installation dans sa propre chapelle, elle pria le Conseil de
ratifier les autorisations susmentionnées en vue d'obtenir
des
lettres patentes de Sa Majesté. Le registre des
délibérations ne mentionne pas si une suite fut
donnée à cette supplique.
A son origine surtout, cette nouvelle association fut
composée,
en grande majorité, de membres appartenant à la
classe
bourgeoise. Leur mission était de secourir les pauvres
honteux
et de rendre les derniers devoirs aux indigents défunts. Ces
hauts principes humanitaires ne sont plus, à cette heure,
les
guides de cette corporation qui sut cependant, au siècle
dernier
encore, à certains jours de calamités publiques,
en faire
une application héroïque. Comme pour celle des
Blancs, sa
raison d'être paraît se réduire
à de petites
agapes fraternelles. Celles-ci, il est vrai, furent
goûtées de tout temps, malgrè de
sévères ordonnances épiscopales.
L'usage de prendre
une collation composée de châtaignes et de vin, le
soir de
la Toussaint, remonte très loin. Mais l'examen des comptes
trésoraires de ces quarante dernières
années donne
l'impression que, bientôt la plupart des fêtes du
calendrier seront motifs de ripailles*.
Le nombre des
confrères,
qui était encore de 112 en 1871, a, depuis,
diminué de
moitié environ.
Il conviendrait, en terminant, de parler de l'administration de
l'Œuvre. En l'absence de documents, nous devrons nous
contenter de
dire qu'elle était semblable à celle des
Pénitents
blancs. L'élection des officiers s'effectuait le 29
août,
jour de la fête du titulaire. Le pain bénit
consistait en
un échaudé surmonté d'une croix. Leur
cène,
comme celle des Blancs, était distribuée le soir
du
Jeudi-Saint.
Supprimée à la Révolution, la
compagnie des Noirs
fut reconstituée en 1803.
Bien que son état de
dégénérescence soit
quelque peu moins accentué que celui de la
confrérie des
Blancs, l'heure semble proche aussi où cagoules noires comme
cagoules blanches ne se rendront plus aux appels
répétés de
l'airain sacré...>> (d'après
J.E. Malaussène pages 325 et 326) * Voir
à ce sujet "les dépenses de 1917" en fin de
chapitre.
<<...Au
XVIIIe siècle, un certain nombre de frères et
sœurs furent ensevelis dans la chapelle...>> (d'après
J.E. Malaussène page 313) Acquisition
de la chapelle des Pénitents noirs
<<... Déclaration par le sieur
Bérenger Louis
père, en faveur des Pénitents Noirs de
Saint-Jeannet du 3
fructidor an 11.
(dimanche 21 août 1803)
Signé : Bérenger.
Extrait du cadastre de 1791. Extrait du cadastre de
1835. (Registre
de la Chapelle des pénitents noirs -Saint-Jeannet-
le premier septembre de l'année 1843) Acquisition
extraite du Registre
de la Chapelle des Pénitents Noirs de Saint-Jeannet. Délibération
(Dimanche 17/09/1871) Délibération
page 1 extraite du Registre
de la Chapelle des Pénitents Noirs de Saint-Jeannet. Délibération
page 2 extraite du Registre
de la Chapelle des Pénitents Noirs de Saint-Jeannet. Dépenses de septembre
1917 à octobre 1918 extraite du Registre
de la Chapelle des Pénitents Noirs de Saint-Jeannet.
- Mr Pellet Jean Antoine, instituteur
1er
prieur.
- Mr Croesy Pierre Jean, serrurier
2ème prieur.
- Mr Nirasque Louis,
propriétaire, trésorier.
- Réception :
- Le vingt-sept mars de
l'année 1842, le jour de
Pâques et à l'issue des vêpres, sous le
priorat des Mrs ci-dessus nommés, ont
été reçus dans notre
confrérie des pénitents noirs les personnes dont
les noms suivent : 5 frères et 13 sœurs.
-
Comptes :
- Une page des recettes :
collectes,
quêtes, accompagnements des défunts, vente de
blé, vente de courte farine...
- Une page des dépenses
:
entretien du bâtiment, salaires du prêtre, du
tambour, des prieuresses, du sonneur, des enfants de choeur, achat de
cierges, flambeaux,
rétribution des marguilliers, frais occasionnés
pour ramasser le blé provenant de l'imposition des membres
de la confrérie, publication du sergent de ville pour les
enchères du blé, collation des frères
ou petit régal.
- La preuve de
l'Acquisition
de la chapelle des Pénitents noirs en date du 3 fructidor an 11 (21 août 1803).
- Délibération,
suite à la défection des frères en date du 17 septembre 1871.
- Dépenses de septembre 1917 à octobre 1918.
Page
1 du registre au premier septembre 1843.
Page
2 du registre ; catalogue.
Page
3 du registre ; administration du 1 septembre 1841 au 1 septembre 1843,
et réception des nouveaux frères et
sœurs le jour de
Pâques de l'année 1842.
Page
4 du registre ; recettes du 1 septembre 1841 au 1 septembre 1843.
Page
5 du registre ; dépenses du 1 septembre 1841 au 1 septembre
1843.
Par la présente, moy Louis
Béranger
à feu Thomas, propriétaire de cette commune de
Saint-Jeannet, déclare en faveur de la
vérité que
je n'ai fait l'acquisition de la chapelle des pénitents
noirs
située hors l'enceinte de cette commune, quartier
de la
Ferrage, que pour la conserver et remettre intacte aux
pénitents
et dans l'objet de pouvoir y reprendre un jour l'exercice du culte
catholique. En conséquence, je cedde, dès
à
présent et pour toujours tous mes droits et
prétentions
que j'ai sur la ditte chapelle, et met la ditte confrérie
à mon lieu et place, sans néanmoins lui
être de
rien tenue, attendu que l'acquisition de la ditte chapelle a
été faitte des deniers des confrères,
m'obligeant
de rédiger la présente en acte public aux
mêmes
conditions que dessus, à la première
réquisition
qui m'en sera faitte. A Saint-Jeannet, à sextiple original,
dont
l'un restera annexé aux archives de la ditte
confrérie,
le trois fructidor an onze de la République
Française.
Etat de ceux qui ont un double de la
présente.
Joseph Cheravi, menuisier ; Pierre
Euzière
à feu André ; Joseph Allibert à feu
André ;
Jean Joseph Euzière, fils de François ; Louis
Béranger fils d'autre.
Chapelle des Pénitents Noirs,
contenant 30
cannes à 8 sols, soit 6 livres de revenu. Tenet la
confrérie des pénitents noirs par cession,
à la
date du 3 fructidor an 11ème, déposé
aux archives
de l'archevéché d'Aix.
Le Culte - Chapelle- Superficie 190 mètres
carrés- non imposable...>>
Ce texte est repris du 21 août 1803 et inscrit à
l'envers du registre.
Le 3
fructidor an 11.
(dimanche 21 août 1803)
Qu'il est arrivé
déjà quelques
fois que les frères ont été
convoqués pour
diverses sépultures, notamment lors du
décès de
quelques frères et sœurs appartenant à
la
confrérie et qu'ils n'ont pu leur rendre les honneurs qui
leur
étaient dus, parcequ'ils n'étaient pas en nombre
convenable pour sortir processionnellement de leur chapelle ;
Que leurs
prédécesseurs se sont
trouvés dans la pénible
nécessité de ne
pouvoir plus chanter l'office des morts lors du
décès de
quelques membres de la confrérie, parceque presque personne
ne
daignait se rendre à cet exercice ;
Que les Prieurs trouvent difficilement
à se
faire remplacer lorsque leur mandat vient à expirer
parcequ'il
est humiliant pour eux de se trouver seuls ou presque seuls
lorsque la confrérie est convoquée et que c'est
là
un motif suffisant pour leur faire décliner les sus dites
fonctions ;
Tous les membres faisant partie de la
confrérie ont été à
même de constater
fréquemment et depuis quelques années le peu de
zéle ou plutôt l'indifférence des
confrères
pour se rendre aux convoquations et divers exercices qui de temps
immémorial ont eu lieu dans la chapelle, voulant cependant,
autant qu'il est en notre pouvoir obvier à
un pareil état de choses, qu'il n'est pas honorable pour une
confrérie composée de cent douze membres, avons
arrêté ce qu'il suit :
Article
1er
- Les frères qui n'ont pas encore atteint soixante cinq ans,
faisant partie de la confrérie, seront divisés en
quatre
sections et chaque section sera composée de vingt membres au
moins non compris les prieurs et marguilliers qui seront
obligés
pendant trois mois d'assister aux sépultures et processions,
lorsque la confrérie sera convoquée.
Article
2 - Les frères qui font partie d'une section
et qui manqueront, sans
donner des motifs graves de leur absence, seront obligés de
payer une amende de cinquante centimes pour la première
fois, et
après la sus dite amende augmentera de cinquante centimes
toutes
les fois qu'ils s'absenteront pendant leur trimestre, et ceux qui
refuseront de payer l'amende seront éliminés du
catalogue
des frères.
Article 3 -
Si lors du décès de ceux qui ont
été
éliminés du catalogue, leurs parents convoquent
la
confrérie, ils seront obligés de verser la somme
fixée par les prieurs entre les mains du
trésorier de la
dite confrérie avant de faire sonner la cloche de la
chapelle de
St Jn Bte.
Article 4 - Les
frères qui ne font partie d'une section en exercice sont
libres
d'assister aux sépultures et processions, ainsi que ceux qui
ont dépassé soixante cinq ans, lorsque la
confrérie
est convoquée.
Et ont signé les membres qui
acceptent cette
réforme délibérée et
arrétée
dans la chapelle de St Jn Baptiste...>>
Signatures
Délibération
page 1
17 septembre 1871.
Délibération
page 2
17 septembre 1871.
Dépenses
de septembre 1917 à octobre 1918