Démographie
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Petite étude de la démographie à Saint-Jeannet (Alpes-Maritimes),
avec les chiffres issus de "L'évolution d'un Village Frontière de Provence",
Saint-Jeannet (Alpes-Maritimes) par J.-E Malaussène pages 34 à 39.

D'après les anciens inventaires des archives, l'Etat-civil de Saint-Jeannet remonterait à 1555, mais à ce jour, le plus vieux registre ne contient que les actes de baptême du 1er janvier 1582 au 1er mai 1586, rédigés les uns en latin, les autres en provençal.

Nombre
de naissances
à Saint-Jeannet
de 1582 à 1667
Nombre
de naissances et décès
à Saint-Jeannet
de 1668 à 1699
Nombre
de naissances et décès
à Saint-Jeannet
de 1700 à 1749
Nombre
de naissances et décès
à Saint-Jeannet
de 1750 à 1799
Nombre
de naissances et décès
à Saint-Jeannet
de 1800 à 1849
Nombre
de naissances et décès
à Saint-Jeannet
de 1850 à 1899
Nombre
de naissances et décès
à Saint-Jeannet
de 1900 à 1907
Population française
de 1000 à 2000

(estimation)
Nombre d'habitants
à Saint-Jeannet
de 1789 à 1906
Nombre d'habitants
à Saint-Jeannet
de 1876 à 1999
Nombre de maisons, de ménages et d'étrangers de 1881 à 1911
Nombre de mariages à Saint-Jeannet entre 1662 et 1907
Statistique décennale des naissances et décès à Saint-Jeannet de 1671 à 1900
Essai de compréhension de l'abandon de la zone dite "La Montagne" (les Baous)



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    Quelques dates :

987-996 : règne d'Hugues Capet.
996-1031 : règne de Robert II.

1000 : fin des grandes invasions. 7 ou 8 millions d'habitants en France (estimation).
1000 <<...Donc si les conjonctures sont exactes, on peut estimer qu'en l'an mil il y avait sept ou huit millions d'habitants, pas plus...>>  Georges Duby "An 1000 An 2000 Sur les traces de nos peurs" Les éditions Textuel, 1995 - Editions France Loisirs page 39.
1000 1031-1060 : règne de Henri I.
1033 : famine.
1060-1108 : règne de Philippe I.
1100 : 12 millions d'habitants en France (estimation).
1108-1137 : règne de Louis VI (le Gros).
1137-1180 : règne de Louis VII (le Jeune).
1180-1223 : règne de Philippe II (Auguste).
1200 : 16 millions d'habitants en France (estimation).
1223-1226 : règne de Louis VIII (le Lion).
1226-1270 : règne de Louis IX (saint Louis).
1270-1285 : règne de  Philippe III (le Hardi).
1285-1314 : règne de  Philippe IV (le Bel).

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1300 : 20 millions d'habitants en France (estimation).
1300 <<...En l'an 1300, l'espace recouvert par la France actuelle était sans doute peuplé d'une vingtaine de millions d'habitants...>>  Georges Duby "An 1000 An 2000 Sur les traces de nos peurs" Les éditions Textuel, 1995 - Editions France Loisirs page 39.
1314-1316 : règne de  Louis X (le Hutin).
1315 à 1317grande famine.
1316-1316 : règne de  Jean I (le Posthume).
1316-1322 : règne de  Philippe V (le Long).
1322-1328 : règne de  Charles IV (le Bel).
1328-1350 : règne de  Philippe VI.
1338 à 1388 : guerre de Cent Ans.
1345 : 20 millions d'habitants en France (estimation).
1348 : la peste noire. <<... ce grand massacre de mal nourris...>>  Leroy Ladurie "Les paysans de Languedoc" Champs Flammarion page 17.
1345 à 1400 : la population française chute de 40% (de 20 millions à 12 millions d'habitants) (estimation).
1350-1364 : règne de  Jean II (le Bon).
1364-1380 : règne de  Charles V (le Sage).
1380-1422 : règne de  Charles VI (le Bien-Aimé ou le Fol).

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1400 : 12 millions d'habitants en France (estimation).
1411 à 1453 : guerre de Cent Ans (suite).
1422-1461 : règne de  Charles VII (le Victorieux ou le Bien-Servi).
1461-1483 : règne de  Louis XI (le Prudent).
1466 : Epidémie de peste.
1482-1483 : disette dans le languedoc.
Leroy Ladurie "Les paysans de Languedoc".
1483 : Réunion de la Provence à la France.
1483-1498 : règne de  Charles VIII (l'Affable).
1495-1496-1497 : mauvaises récoltes. Leroy Ladurie "Les paysans de Languedoc".
1498-1515 : règne de  Louis XII (le Père du Peuple).

    <<...les habitants de La Gaude gagnèrent Saint-Jeannet, laissant le pays abandonné pendant plus de cent ans...>>
    <<...Ce pays s'étendait du côté de Sainte-Pétronille, puis après la peste de 1468 il s'allongea vers le cimetière où l'on bâtit l'ancienne église (1492)...>>

(Histoire de Vence et de son canton abbé Tisserand ; Paris- Eugène Belin- 1860, p. 81.
d'après J.E. Malaussène page 69)

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1500 : 18 millions d'habitants en France (estimation).

1500 à 1570 : éruption démographique. Leroy Ladurie "Les paysans de Languedoc" Champs Flammarion page 59.
1501 : mauvaises récoltes. Leroy Ladurie "Les paysans de Languedoc".
1504-1535 : mauvaises récoltes. <<... Trop de bouches à nourrir désormais, pas assez de pain pour tous...>> <<...Fait languedocien : la longue pénurie des subsistances (1526-1535), débordées par la démographie, crée l'errance de masse et sa répression par les autorités...>> Leroy Ladurie "Les paysans de Languedoc".
1515-1547 : règne de François I (le Père et Restaurateur des Lettres).
1530 : Epidémie de peste.
1547-1559 : règne de Henri II.
1559-1560 :
règne de François II.
1560-1574 :
règne de Charles IX.
1562 à 1589 : guerres de religions et de la Ligue.
1574-1589 : règne de Henri III.
1589-1610 : règne de Henri IV (le Grand ou le Vert Galant).

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1600 : 20 millions d'habitants en France (estimation). (identique à l'année 1345 !)

1600 : <<...Dès le début du XVIIe siècle, la population de Saint-Jeannet, par suite de son accroissement et de l'extension du village vers le Baou, éprouva le besoin de faire édifier une église plus centrale...>>

(d'après J.E. Malaussène page 305)
1610-1643 : règne de Louis XIII (le Juste).
1618 à 1648 : guerre de Trente Ans.
1650 : <<...Le 3 mai 1650, comme la maladie augmente dans plusieurs lieux de la Province, on procède à la fermeture des portes du village. Des gardiens sont postés, en 1656, le long de la côte d'Italie par ordre des Procureurs du Pays. Au mois d'octobre 1664, la viguerie enjoint de boucher jusqu'aux brèches des murailles...>>
(d'après J.E. Malaussène pages 178 et 179)
1643-1715 : règne de Louis XIV (le Grand ou le Roi Soleil).



Le tableau ci-dessus représente le nombre de naissances de 1582 à 1667 à Saint-Jeannet.
Attention, les années ne sont pas consécutives !
 ** Il manque 27 ans après 1586 et 33 ans entre 1629 et 1662 et le nombre de naissances en 1586 et 1629 est incertain.



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1660 à 1670 : <<...Si les productions régressent à la fin du XVIIe siècle, c'est d'abord parce que les rendements retombent : vers 1660-1670, à l'apogée des grains, le blé rendait 4 ou 5 pour un, et bien davantage (6, 7, 8 pour 1) dans les bons fonds, d'après l'enquête languedocienne, exhaustive, de l'intendant d'Aguesseau. Or, quinze ans plus tard, en pleine débâcle agricole (1683-1687), les bonnes terres de Coussergues (Bitterois) font moins de 4 pour 1. C'est une régression, qui ramène les agriculteurs de cette région à un siècle en arrière, non loin des tristes rendements des guerres civiles (même pas 3 pour 1 vers 1580-1585).
    Pourquoi cette baisse des rendements ? Avarice de la terre ? Probablement pas ; mais pauvreté des laboureurs, qui manquent de capitaux, de fonds de roulement, de crédit, de cheptel, donc de fumier... L'engrais n'est pas seul à manquer. En fait c'est tout,le cycle des travaux agricoles qui est saboté par les exploitants de la décennie 1690, faute d'écus...>>
Leroy Ladurie "Les paysans de Languedoc" Champs Flammarion page 280.
1689 à 1697 : guerre de la ligue d'Augsbourg.
1690 à 1696 : guerre sur le Var.
1690 à 1710 : petit âge glaciaire.
1692 : situation financière à Saint-Jeannet dans une phase critique.
(Malaussène page 138).
1693 à 1694 : grande famine en France (1,7 millions de morts) sources : alertes-meteo.com.



Le tableau ci-dessus représente le nombre de naissances et de décès de 1668 à 1699 à Saint-Jeannet.
75 naissances est un record absolu de 1582 à 1907.
Sur cette période de 32 ans, la moyenne annuelle des naissances est de 50 et celle des décès de 33.



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1700 : 21 millions d'habitants en France (estimation).

1701 à 1713 : guerre de la Succession d'Espagne.
1704 : affreux pillages opérés par les troupes de Savoie
(Malaussène page 139).
1707 : affreux pillages opérés par les troupes de Savoie
(Malaussène page 139).
1709 :
grande famine (200.000 à 300.000 morts l'hiver de 1709 à 1710).
1709 : 20 janvier ; terrible gelée
(Malaussène page 139).
1715-1774 : règne de Louis XV (le Bien Aimé).

1720 à 1722 : la grande peste.
1727 : 19 juin ; orage de grêle détruisant les blés
(Malaussène page 141).
1742 à 1748 : guerre de la Succession d'Autriche.




Le tableau ci-dessus représente le nombre de naissances et de décès de 1700 à 1749 à Saint-Jeannet.
Les années 1732, 1733, 1734, 1735 et 1736 
enregistrent un déficit en naissances.
Sur cette période de 50 ans, la moyenne annuelle des naissances est de 33 et celle des décès de 20. 



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A partir de 1750, augmentation de la population en France.
1774-1792 : règne de Louis XVI.
1783 : Eruption du volcan Laki en Islande projetant de grandes quantités de dioxyde de souffre.
1787 :
<<... Cette année a été très pluvieuse ; à peine s'est-il passé huit jours de suite sans pluie ; les grains ont été si difficiles à faire à cause de la quantité d'eau, que les anciens ne se rappelaient pas d'avoir vu jamais une saison si difficulteuse pour les bleds... aussi y eut-il une grande diminution de grains dans la récolte suivante...>>

(d'après PRECIS D'HISTOIRE 1789-1848 par Jean Chennebenoist LIGEL  page 31)

1788 : <<...La gelée intense qui avait sévi du 24 nov. 1788 au 13 janv.1789 avait détruit, dans notre région comme par toute la France, la plupart des oliviers et largement compromis la récolte des céréales...>>

(d'après J.E. Malaussène pages 389 et 390)

1792 à 1797 : guerres de la Révolution.
1798 : le service militaire devient obligatoire (5 ans). Loi Jourdan-Delbrel.
    <<...Déjà, quelque peu aveuglé par le semblant d'instruction reçue à l'école de son village, le paysan s'en va à la caserne. Et là, dans cette existence plus tranquille, plus désœuvrée de soldat, qui lui permet de goûter des plaisirs inconnus à la campagne, il puise le désir de rester à la ville, son congé terminé, et d'y trouver un emploi, plus asservissant peut-être, mais moins dur et moins ingrat que le travail des champs. Il rêve d'être douanier, gendarme, agent de police, facteur de postes, cantonnier, en un mot, de grossir cette armée colossale de fonctionnaires* qui coûte à notre gouvernement de 7 à 800 millions de francs par année...>>

*  Alors que le chiffre des fonctionnaires de l'Etat atteignait à peine 200.000 au milieu du siècle dernier, il dépasse aujourd'hui 500.000.

(d'après J.E. Malaussène pages 42 et 369)
Malaussène a écrit ce livre en 1908

    <<...En attendant, on ne tarde pas à connaître la conscription, cette forme moderne de l'esclavage...>>

(Georges Sonnier : Un médecin de montagne. -Omnibus Gens de Montagne p.218-)

1798 : A Saint-Jeannet en 1798, sur 15 "défenseurs de la Patrie" 7 tombèrent au champ d'honneur. Malaussène page 360.




Le tableau ci-dessus représente le nombre de naissances et de décès de 1750 à 1799 à Saint-Jeannet.
En 1794, on constate un record de décès (74) ?
Sur cette période de 50 ans, la moyenne annuelle des naissances est de 39 et celle des décès de 30.



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1800 : 28 millions d'habitants en France (estimation).
1811 : <<... La récolte de 1811 n'ayant pas été meilleure que celle de 1810, les embarras et les inquiétudes se doublérent. On criait famine dans toute la France... La disette n'était pas le seul fléau dont j'avais eu à me défendre. On n'avait pas manqué de pain, mais il était à un prix si exorbitant que, dans l'état de misère où était le pays, il y avait beaucoup de familles qui ne pouvaient en acheter la quantité nécessaire à leur consommation... Le peuple les regardait (les pommes de terre) comme une nourriture de cochons. La culture en était du reste peu répandue. L'impérieuse nécessité triompha momentanément de tous les obstacles... J'autorisai le maire à permettre aux boulangers de mêler une quantité déterminée de farine de maïs dans le pain : ce fut une précieuse ressource ; les consommateurs ne s'en aperçurent point...>>
(d'après PRECIS D'HISTOIRE 1789-1848 par Jean Chennebenoist LIGEL  pages 229 et 230)
Thibaudeau, préfet des bouches du Rhône. Mémoires.

1815 : Eruption du Tambora en Indonésie. L'année 1816 est considérée comme sans été. Crise alimentaire en Europe.
1824 : le service militaire est fixé à 8 ans. Loi Suchet.
1837 : l'an de la grippe à Coursegoules.
1841 : loi du 22 mars sur le travail des enfants. A partir de 8 ans. De 8 à 12 ans 8h/jr maxi. De 12 à 16 ans jusqu'à 12h/jr.
           Travail de nuit interdit au moins de 13 ans.



Le tableau ci-dessus représente le nombre de naissances et de décès de 1800 à 1849 à Saint-Jeannet.
Sur cette période de 50 ans, la moyenne annuelle des naissances est de 40 et celle des décès de 34.


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1860 : rattachement du Comté de Nice à la France.
    <<...Mais, parallèlement, la dépopulation s'amorce et un prolétariat se constitue dans la proche banlieue ; on a calculé que, de 1861 à 1869, près de 9.000 montagnards sont venus tenter leur chance à Nice, très inégalement...>>
(André Compan -Histoire de Nice et de son Comté- L'astrado 1973 Tome II page 277)
1870 : guerre franco-allemande.
1880 : épidémie de Variole.
    <<...Dix ans plus tard, en 1880, comme une terrible épidémie de variole faisait de nombreuses victimes parmi la laborieuse population de Saint-Jeannet, les membres de la confrérie, d'accord avec le curé Rostan, commencèrent une neuvaine au patron vénéré...>>
(Combe Théodore-Noël-Rémy curé de Saint-Jeannet en 1907 : "Monographie de l'église" de Saint-Jeannet 1912 p. 21)  
1890 : 22 juin, suppression des droits de vaine pâture et de parcours.



Le tableau ci-dessus représente le nombre de naissances et de décès de 1850 à 1899 à Saint-Jeannet.
Sur cette période de 50 ans, la moyenne annuelle des naissances est de 22 et celle des décès de 30.



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1900 : 40 millions d'habitants en France (estimation).



Le tableau ci-dessus représente le nombre de naissances et de décès de 1900 à 1907 à Saint-Jeannet.
Les deux décès de 1907 semblent bizarre...
Sur cette période de 8 ans, la moyenne annuelle des naissances est de 18 et celle des décès de 23.


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Population française (estimation) de 1000 à 2000.
 


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Nombre d'habitants à Saint-Jeannet de 1789 à 1906.
dressé suivant les recensements de 1789 à 1907.



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Population de Saint-Jeannet de 1876 à 1999.



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Dénombrement de 1881 à 1911 (Arch. dép A-M Cote 06M 0195 1881-1911 C.G. 06)
Saint-Jeannet

Titres et Années 1881 1886 1891 1896 1901 1906 1911
Nombre de maisons 296 308 321 308 292 284 285
Nombre de ménages 322 325 340 324 307 308 307
Nombre d'individus 1062 1110 1123 1030 953 939 981
Nombre de Français - 1028 1015 902 836 786 802
Nombre d'étrangers - 82 108 128 117 153 179
Pourcentage d'étrangers - 7,98% 10,64% 14,19% 14% 19,47% 22,32%
Total compté à part
(militaire, enfants en nourrice...)
- 1113 1377 1061 965 939 981

A partir de 1886, les étrangers sont comptés à part.

    En 1881, lors du recensement, on compte 505 cultivateurs, 78 fermiers, 75 journaliers, 43 propriétaires, 11 soldats, 10 revendeurs, 6 domestiques, 5 menuisiers, 5 maçons, 5 tisserands, 4 bouchers, 4 boulangers, 4 tailleurs de pierre, 4 cordonniers, 4 bergers, 4 étudiants, 3 couturières, 3 tailleuse d'habit, 3 instituteurs, 2 ferblantiers, 2 cafetiers, 2 maréchaux-ferrants,  2 marchands de drap, 1 bourrelier, 1 gendarme, 1 mineur, 1 meunier, 1 prêtre, 1 cordier, 1 terrassier, 1 tailleur de drap, 1 receveur-buraliste, 1 officier de santé, 1 garde-particulier, 1 négociant, 1 fossoyeur, soit un total de 797 personnes actives sur 1062 habitants, les enfants de plus de 14 ans au travail étant comptabilisés. A cette époque, les femmes et enfants de plus de 14 ans ont très souvent la profession du chef de famille.




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Nombre de mariages à Saint-Jeannet de 1662 à 1907.
Records (22 mariages en 1697 et 0 en 1763).



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Statistique décennale des naissances et décès à Saint-Jeannet de 1671 à 1900.
Comment lire ce tableau : première colonne = moyenne des naissances et décès de 1671 à 1680 ;
52 naissances et 38 décès.
Diminution des naissances de 1671 à 1740 ; progression de 1741 à 1760 ; diminution de 1761 à 1780,
progression de 1780 à 1800 et diminution de 1810 à 1900.



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Abandon de la zone dite "La Montagne"

Essai d'analyse d
es raisons de la conquête et de l'abandon des cultures et du pastoralisme sur les Baous.
Expansion démographique des années 1500 à 1570 (
Leroy Ladurie "Les paysans de Languedoc").
Les statistiques annuelles des naissances à Saint-Jeannet ne sont connues qu'à partir de 1582.
Globalement, le nombre de naissances à Saint-Jeannet décroit inexorablement :
de 52/An  (décennie 1671 à 1680) à 19/An
(décennie 1891 à 1900). -voir le tableau ci-dessus-.
Pendant quelques décennies (de 1730 à 1800) progression des naissances (de 22/An à 48/An).
Est-ce pendant cette période que le maximum de cultures s'établit dans les Baous ?
Le cadastre napoléonien établi en 1835 pour Saint-Jeannet nous montre déjà beaucoup de ruines :
(Le Rut, Le Cerisier, Jas Michelis, Pouverier) et quelques masures : (Les Gardioles, Les Combes et Le Riourun).
Puis, de 1800 à 1900 diminution très nette des naissances (de 48/An à 19/An).
Service militaire obligatoire. (voir à la date de 1798)
Guerres napoléoniennes.
Rattachement du Comté de Nice en 1860 (création d'emplois).
Guerre de 1870.
Décroissance des troupeaux suite à la suppression des droits de vaine pâture et de parcours (1890)
Guerre de 1914.
Est-ce à la fin du 19e siècle que les Baous ont été abandonnés ?
La mémoire collective raconte que quelques exploitations de charbon de bois reprennent dans le Bois du Castellet vers 1930 ;
et quelques cultures céréalières aussi pendant la deuxième guerre mondiale.

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    <<...Si l'on en juge par le nombre de bergeries en ruines que l'on rencontre sur nos montagnes, il est incontestable que jadis les troupeaux étaient beaucoup plus importants et élevés par les indigènes mêmes.
    Cette décroissance est en majeure part le résultat de la suppression des droits de "vaine pâture" et de "parcours"*, intervenue il y a environ quatre-vingts ans*, ainsi que de l'abandon de la culture de la terre de la montagne, actuellement en friche dans sa totalité...>>

    * : Le droit de vaine pâture consiste dans la faculté que les habitants d'une commune ont d'envoyer pêle-mêle en dépaissances leurs bestiaux sur les fonds les uns des autres, lorsque les fonds sont en jachère, ou après qu'ils ont été dépouillés de leurs fruits, comme encore lorsque ces fonds ne consistent qu'en friches, qui, par rapport à l'infertilité du sol, sont abandonnés sans cultures de la part des propriétaires.
    Le droit de parcours n'est autre chose que la vaine pâture qui prend le nom de parcours lorsque, par rapport au mélange des terres de divers territoires qui restent les uns dans les autres, elle s'exerce en commun par les habitants de plusieurs communes.
-PROUDHON, Traité des droits d'usage, servitudes réelles, etc., chap XII, 329-335.

(d'après J.E. Malaussène pages 44 et 370)
* Malaussène a écrit ce livre en 1908, son environ "quatre-vingts ans" correspondrait aux environs de l'année 1830.
Les recherches sur Internet précise plutôt l'année 1890 ?

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    La guerre de 1914-1918 :

    <<...Dans cette lutte sans merci, ce sont les paysans qui, comme d'habitude, ont subi les plus lourdes pertes. Il suffit au touriste de compter les noms inscrits sur les stèles de nos villages pour s'en rendre compte. Si la montagne niçoise est devenu un désert humain, c'est que l'hémorragie mortelle de la guerre de 1914-18 a fauché tous les hommes jeunes et qu'ainsi, la dépopulation amorcée au milieu du XIXe siècle s'en est trouvée tragiquement précipitée. C'est ce conflit effroyable qui a brisé le comté de Nice, l'a rendu méconnaissable, l'a vidé de sa substance rurale. Proportionnellement, les pertes furent si fortes que, jamais au cours de sa longue histoire, notre pays ne fut aussi totalement mutilé. Il ne faut pas se fier à l'habitat resté intact, à l'absence de destructions. Aux lendemains de la guerre, le décor physique ne cachait plus que des foyers vides. Si la grange est aujourd'hui démolie, si les murs des terrains en pente sont en ruines, si les ronces dévorent le moulin à huile et l'escalier déjeté, c'est depuis cet anéantissement...>>

(André Compan -Histoire de Nice et de son Comté- Tome II L'astrado 1973 page 313)

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